De l'asexualité à hypersexualité, le spectre de l'activité sexuelle humaine est immense. Si en matière sexuelle il n'y a pas de norme, en revanche il y a des habitudes plus ou moins répandues. Egalement, la normalité en sexualité c'est ce qui est bon pour soi. A partir du moment où il y a souffrance, cela doit être pris en compte. Ainsi, par exemple, le passage de l'hypersexualité à l'obsession sexuelle se fait quant le plaisir disparaît au profit de la compulsion.
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Ces personnes qui n’aiment pas le sexe
Sur le plateau de "Comment ça va bien!" le sexologue Gilbert Bou Jaoudé vient donner quelques précisions sur l'asexualité et sur les comportements proches mais ne relevant pas d'une anomalie. Il n'y a problème que lorsqu'il y a souffrance: ainsi, n'avoir pas d'intérêt pour la sexualité n'est pas problématique alors qu'éprouver un réel dégoût pour la sexualité peut signifier l'existence de traumatismes. On peut saluer le fait que le sujet soit au moins évoqué mais regretter la brièveté de l'intervention (6 minutes) ainsi que les plaisanteries l'accompagnant.
Asexualité
Sur France 4, un court reportage où la parole est donnée à des personnes se définissant comme asexuelles. A savoir qu’elles n’éprouvent tout simplement aucun désir, aucun besoin de sexualité. Et que pour elles, ce n’est pas une conséquence, tout simplement leur nature. Mais dans notre société hypersexualisée, ce n’est pas une nature facile à afficher. Et les questions des journalistes prouvent combien l’incompréhension peut être le lot des asexuels.
Sans sexe le bonheur est-il possible?
Durant ces 2 heures 20 de l’émission de Ca se discute sur France 2, Jean-Luc Delarue interview différentes personnes sur une vie sans sexualité. Il y a des situations d’abstinence volontaire, de disparition de la libido, de sexualité solitaire, de dégoût pour les pratiques sexuelles et d’asexualité. Quelle est l’importance au sein d’un couple de l’intimité et du partage sexuel? Quelle place pour l’absence de sexualité dans notre société hyper-sexualisée? L’asexualité est-elle le 4ème genre dans la sexualité? Vivre sans sexualité est-ce forcément la conséquence d’un traumatisme? Aimer sans sexualité est-ce vraiment aimer? Quid du rôle du sexe dans la communication avec l’autre? Quels sont les rapports entre sexualité et solitude?
On peut regretter une trop grande abondance de situations qui sont en réalité très distinctes les unes des autres, car cela peut conduire à une confusion des genres. L’émission aurait mérité (et sans doute gagné) à être “dédoublée”. Par exemple, dissocier la problématique de la peur de l’acte sexuel en raison d’une éjaculation prématurée et la réalité de l’asexualité. Enfin, l’intervention finale de l’invitée laisse assez rêveur quant à la tolérance de la société pour l’indifférence à la sexualité. Aurait-elle souhaité de la même manière à la jeune femme asexuelle de s’ouvrir à d’autres horizons si elle avait été homosexuelle?
Troubles de l’hypersexualité, l’addiction sexuelle
C'est dans les années 70 que pour la première fois est fait un rapprochement entre l'addiction sexuelle et les autres formes d'addiction. En 2015, le Dr Laurent Karila, psychiatre addictologue à l'hôpital Paul Brousse (Villejuif, partenaire de Ste Anne), fait une intervention d'un quart d'heure très documentée sur les courants scientifiques traitant des addictions sexuelles. Il parle du distingo à faire avec les paraphilies, rappelle l'omniprésence de l'industrie légale du sexe (Porn Valley, Porn Hub, ...) aux modèles économiques hyper-performants et tentaculaires et donne quelques chiffres sur les comportements sexuels et sociaux aujourd'hui. Il y a des caractéristiques cliniques, des troubles cognitifs et des complications de l'addiction sexuelle (notion de filtre, perte de contrôle, coûts, dépression, destruction du couple, perte d'emploi, etc...). Enfin, il présent les approches thérapeutiques actuelles sur les différentes problématiques (masturbation compulsive, addiction à la consommation de cyber-sex, sex-phone, ...) en insistant sur la parité régnant en matière d'addiction sexuelle et en alertant sur les co-addictions (addictions combinées par exemple à l'alcool ou au poppers). Aujourd'hui il y a en thérapie l'outil PEACCE, le réapprentissage du répertoire social, la combinaison entre thérapies cognitives, relationnelles et comportementales, etc...