Si timidement la sexualité des seniors commence à être reconnue, celle des personnes handicapées physique et/ou moteur est elle encore très pudiquement "oubliée". Pourtant, elle existe, tout aussi naturelle. Elle peut être variée, belle et, par l'épanouissement qu'elle apporte, être un des facteurs essentiels au bien-être de la personne.
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Sexe, amour et handicap
Un numéro du magazine de France 2, Infrarouge, consacré durant 1 heure 15 à la sexualité des personnes en situation de handicap, essentiellement physique. Enfin le sujet d’une assistance sociale sexuelle est abordé. Il ne s’agit pas seulement de sexe, mais aussi de dignité, de contact, de « moments où on est pas handicapé » pour reprendre les mots de l’une des personnes interrogées. Ce n’est pas parce que l’on souffre déjà d’un handicap qu’il faut en outre se contenter de relations amicales, renoncer même à la masturbation, oublier son corps, son sexe, l’amour. Même les prisonniers ont le droit d’avoir des moments d’intimité avec leurs conjoints, alors que les résidents handicapés même mariés non pas la possibilité de partager la même chambre ! De quoi a tellement peur notre société sur ce sujet ? Est-ce une des conséquences des injonctions à la beauté, au conformisme et au jeunisme de la consommation ? Qu’en penserait Toulouse-Lautrec ? Ou est-ce la crainte légitime de dérives et d’abus dont seraient victimes les handicapés s’ils avaient accès à une vie sexuelle autonome ? Où se situe la limite entre « protéger » et « garder » ? En même temps est évoquée la difficulté pour les professionnels de santé et pour les proches confrontés malgré eux, forcés même, à la proximité physique la plus intime avec des personnes en situation de handicap. Or, le registre du soin et celui de la vie érotique n’ont pas à être confondus ! Quel est le rapport à la prostitution ? Les témoignages sont poignants, honnêtes et courageux. Les images montrent les personnes et leurs handicaps sans fard. On parle de peur, de honte, de dégoût, de solitude et de détresse mais aussi de douceur, d’espoir et de bonheur. De nombreuses références sont faites sur ce qui se passe à l’étranger, notamment en Suisse ou en Allemagne, dans ce domaine. Le sujet est traité de manière à inviter à la réflexion. En revanche, la parole n’y est pas donnée aux opposants à l’instauration d’une assistance sexuelle sociale. Notre société a ouvert –récemment- la discussion sur le droit à mourir avec dignité. Ne serait-il pas temps de débattre également sur le droit à vivre avec dignité ? « C’est un problème d’humanité » (Marcel Nuss).
Au risque du désir
Bernard Romy réalise un film-reportage de 45 minutes de la télévision suisse-romande sur les amours « interdits » entre des personnes en situation de handicap, plutôt mental. Comment accompagner celles-ci dans la période de l’adolescence, leur permettre l’accès aux expériences qui font grandir sexuellement ? On suit le travail d’information et d’éducation de Catherine AGTHE DISERENS pour la socialisation de la vie sexuelle des enfants et adolescents en situation de handicap de tous types mais essentiellement mental dans cette émission. Si leurs besoins sont identiques à ceux des « valides », en revanche leur expression est autre. Les risques sont les mêmes, plus d’autres. L’encouragement qui est donné aux histoires d’amour au sein des établissements entre les résidents (« entre pairs ! ») côtoie la valorisation des rapports simplement amicaux. On voit aussi toute la difficulté à faire intégrer les interdits sociaux et les possibilités. Elle travaille également avec les encadrants et leurs ressentis lorsqu’ils sont confrontés, parfois malgré eux, à cette intimité corporelle très poussée. Comment les aider eux-aussi, à gérer et à affronter parfois, plus qu’ils ne s’y attendent dans leur travail ? Que ce soit en Suisse, en France ou en Albanie, partout les mêmes interrogations, la même préoccupation face à l’éveil à la sexualité des adolescents en situation de handicap. C’est le tabou de l’aide sexuelle directe et le danger des abus sexuels qui sont ici évoqués : comment la société peut-elle intégrer l’introduction de la notion de plaisir dans des vies « dédiées » à la souffrance ? En effet, ces personnes sont handicapées, mais n’ont-elles la possibilité d’être que cela ?
Vie affective et sexuelle en établissements et services médicosociaux
Un reportage de 25 minutes réalisé par les Studios Pluri-L dans le cadre de soirées-débats organisées par la CRSA Lorraine et l'ARS ACAL sur la vie affective et sexuelle des personnes âgées et des personnes en situation de handicap qui rassemble un florilège de témoignages. Il est parlé du rejet, du déni, du refus de la société d’admettre l’amour « chez ces gens-là ». Certains en arrivent à préférer une castration plutôt que de continuer à supporter la frustration sexuelle et affective. Pourtant, le besoin de séduction est profondément humain et ne devrait jamais être cause de gêne ou de honte. L’obsession du risque zéro est également pointée du doigt : à force de ne vouloir rien risquer, on finit par ne plus rien permettre. En même temps, ces majeurs ont besoin d’être protégés aussi dans leur intimité. Alors, où mettre le curseur ? Au quotidien, il est impossible de tout faire rentrer dans les cases administratives, ce qui fait peser une lourde responsabilité sur le personnel soignant : il faut sans cesse choisir entre réalité humaine et contrainte administrative. Le personnel soignant se trouve même mêlé malgré lui, impliqué malgré lui, dans la vie sexuelle des patients, ne serait-ce qu’en couchant deux résidents nus dans le même lit ou en tapant pour eux des adresses de sites « spécialisés » sur internet. Ce qui pose là encore la question des limites. Des solutions existent (présence et accompagnement par des psychologues, éducation sexuelle, etc…) mais elles coûtent cher ou ne sont pas autorisées en France (castration chimique, assistance sexuelle sociale, …). Ce qui conduit à une grande frustration aussi des personnels soignants qui estiment leur travail dévalorisé, nié, dévoyé peut-être.
Handicap & sexualité en Institution
Un court (5 minutes) reportage de Christophe Bougnot pour LCP sur la sexualité des personnes handicapées mentales vivant en foyer d’accueil. En effet si, comme le rappelle fort justement la directrice de la Résidence Barbanègre à Paris, les personnes handicapées ont le droit légal à une vie privée et à une intimité, en revanche ce droit “social” paraît loin d’être acquis. Au-delà de l’amour, les enjeux liés à la sexualité, comme la procréation, terrifient les proches et constituent de véritables freins à l’acceptation de la vie amoureuse des handicapés.
Assistance sexuelle pour personnes handicapées
C’est un court reportage suisse d’une dizaine de minutes sur la profession d’assistante sexuelle pour personnes handicapées. Cette profession existe déjà notamment en Allemagne et aux Pays-Bas. Mais si la demande est bien réelle, cette profession reste pour le moment confrontée à un double tabou : le handicap et la sexualité. Entre réticences et déni, entre crainte d’en faire trop et réalité de ne pas en faire assez, il est bien difficile de trouver les limites. Ainsi, par exemple, en Suisse, la formation qui se met en place la limite à la pénétration et au baiser, contrairement à ce qui est pratiqué en Allemagne. Et puis, pourquoi ne pas faire confiance aussi aux principaux concernés ? Dans ce reportage, l’un des handicapés exprime clairement le fait qu’il apprécie qu’il soit parlé de leur donner un choix mais que le sien ne serait pas d’avoir une relation autre qu’amoureuse.
Handicapés : le droit à la sexualité – L’Autre JT
5 minutes de reportage de l’Autre JT, sur France 4, consacrées à l’histoire d’amour entre une femme valide et jeune, ex-prostituée, et un homme bien plus âgé et handicapé, écrivain. Ensemble, ils militent pour l’établissement d’un accompagnement sexuel des personnes handicapées en France. Selon eux, le principal obstacle est un moralisme incompatible avec les libertés individuelles.
Sexualité et handicap, créer une identité dans un monde qui nous exclut
Une très pertinente intervention, dans le cadre des conférences TEDx, de Gaelynn Lea, handicapée physique. Celle-ci explique, pendant 20 minutes, comment elle a intégré une sexualité dans sa vie de personne handicapée. Quelques chiffres (19% de la population aux Etats-Unis est concernée, nombreux abus sexuels, pratique de l’eugénisme, 41% moins de perspective de se marier un jour, etc…) pour enchaîner sur un discours très direct. Tout d’abord, l’énumération de nombreuses fausses croyances (les handicapés ne peuvent pas avoir de rapports sexuels, les handicapés sont d’éternels enfants sans besoins sexuels, les handicapés sont a-sexuels), puis la dénonciation du fameux « je veux qu’on soit amis » comme excuse systématique avant d’en arriver à ce qui lui a permis de vivre sa vie de femme. Ce n’est pas parce que l’on est célibataire que l’on doit s’ennuyer, donc il faut mettre à profit son temps de célibat pour faire des choses intéressantes qui vont par répercussion vous rendre intéressant. Puis s’affranchir des standards et se concentrer sur ce qui vous fait plaisir. Gaelynn Lea sait qu’elle ne sera jamais belle selon les canons américains actuels, donc à quoi bon s’encombrer de chaussures à la mode alors qu’elle ne marche même pas ? Elle préfère consacrer son énergie, son argent et son temps à quelque chose qui lui procure un réel plaisir. Celui-ci va se refléter sur elle. Il n’y a pas de normalité, seulement des pressions sociales qui naissent de la comparaison par rapport aux autres. En choisissant de cesser de se comparer, elle a pu, avec l’aide de son mari, inventer son couple et créer sa vie amoureuse.
ATTENTION INTERVENTION EN ANGLAIS NON SOUSTITRE